Originaire d’Extrême Orient, c’est le fruit exotique le plus consommé dans le monde ! Son arrivée sur l’île date du 17e siècle. Elle s’est depuis largement répandue dans les vergers et jardins créoles. La plus commune est cultivée en plantations et destinée à l’exportation, c’est la banane « Cavendish ». Tour à tour fruit ou légume, consommée crue ou cuite, bouillie ou frite, flambée ou gratinée, bien d’autres variétés s’invitent sur les tables antillaises : ti-nain, plantain, figue-pomme, figue-rose… Compotes, jus, beignets et gâteaux raffolent de sa saveur sucrée, un brin acidulée.
La banane
Musa, famille des MusacéesL'ananas
famille des BroméliacéesChristophe Colomb s’en vit offrir une tranche en guise de bienvenue lorsqu’il aborda les rivages guadeloupéens ; le Père Dutertre le surnomme « roi des fruits, car Dieu lui a mis une couronne sur la tête ». En Martinique, les plantations d’ananas se trouvent côté nord atlantique (Basse-Pointe, Macouba, Ajoupa-Bouillon, Morne-Rouge). On dit que l’ananas Victoria est le meilleur du monde, c’est le plus sucré et le plus tendre. Nos agriculteurs ont présenté en 2022 une nouvelle variété hybride : l’ananas Queen, de petite taille, gorgé en arômes avec une chair jaune, très sucrée et parfumée.
L’ananas s’apprécie frais, en jus, en conserve, en cocktail et salade de fruits, en tartes et gâteaux, confitures, gelées et sorbets. Sa pulpe sucrée sublime les plats aux saveurs aigres-douces.
La mangue
famille des AnacardiacéesOriginaire de la région indo-birmane, sur les contreforts de l’Himalaya, la mangue était déjà cultivée en Inde il y a plus de 4000 ans ! Le manguier, arbre majestueux pouvant atteindre 30m de haut est présent dans toute la Caraïbe et bien sûr en Martinique. En Martinique, les mangues offrent des formes, des couleurs et des saveurs très particulières. La délicieuse mangue Julie ovale, aplatie, de couleur vert pâle et rouge possède une chair jaune très prisée pour son goût pur sucre et sa chair non fibreuse (goûtez et avouez que c’est la meilleure mangue du monde !).
Les amateurs apprécient également la Reine Amélie dont la peau très fine se détache facilement de la chair, la mangue pomme peu fibreuse, joufflue et arrondie, la mangot-bœuf plus grosse et ovale. D’autres variétés plus fibreuses, comme la mangot-fil, la mangotine et la mangot-Bassignac sont plus acidulées et s’apprécient cuites, en vinaigrette pour relever blaffs et courts-bouillons. Les mangues encore vertes apportent une touche d’acidité et une consistance plus liée aux mets. En entrée, fraîche et hachée, la mangue verte s’apprécie avec un jus de citron vert et du piment !
On la retrouve bien sûr en jus, punch, glaces et même dans les yaourts.
La carambole
Averrhoa carambola,famille des Oxalidacées
La carambole (« star fruit » en anglais en raison de sa forme coupée en tranches) est très répandue dans le verger créole. On apprécie sa chair croquante, sucrée et subtilement acidulée ainsi que son côté rafraîchissant (la carambole contient 90% d’eau !). En déco c’est une valeur sûre avec sa forme en étoile, quelques tranches réveillent une salade de fruits exotiques. Mais attention c’est un fruit toxique à fortes doses, surtout pour les personnes souffrant d’insuffisance rénale pour qui elle est un poison ! A consommer avec modération : pas plus de 3 par semaine…
Le maracuja
Passiflora edulis forma flavicarpa, famille des Passifloracées
Originaire du Brésil, le maracuja aussi nommé fruit de la passion, est le fruit d’une liane parasite qui court le long des clôtures des jardins antillais, ornée de ses magnifiques fleurs à la couronne colorée. De la même famille que la pomme liane, la pomme calebasse et la barbadine, le maracuja renferme sous son écorce jaune ou rose une pulpe orangée juteuse, gélatineuse et acidulée, truffée de pépins noirs comestibles. On le déguste à la cuillère, coupé en 2, avec un peu de sucre si on le préfère moins acide. Sa chair réduite en purée se prête à merveille aux sorbets, mousses et gelées. Essayez le ti-punch maracuja, c’est délicieux !
Le melon
famille des CucurbitacéesLe melon était déjà cultivé au Soudan 2500 ans avant JC ! Sa culture s’étendit ensuite en Egypte, en Grèce et en Perse, puis à l’Europe. Arrivé en Espagne grâce aux Maures, Christophe Colomb l’embarqua pour le Nouveau Monde lors de son deuxième voyage en 1493. Il en existe de multiples variétés, classées en 2 groupes : les melons brodés (rond, sucré et aromatique) comme le melon Charentais, Cantalou, Sucrin de Tours et les melons d’hiver (oblong, lisse et inodore) comme le melon d’Espagne, Honeydew, Piel de sapo… C’est le cantaloup qui est cultivé dans le sud de l’île, à Sainte-Anne. Sa chair orangée se déguste crue, en entrée ou en dessert.
La goyave
Psidium guajava, famille des Myrtacées
Ce fruit très populaire sur les tables antillaises est originaire du Pérou, il était sans doute déjà connu des Amérindiens («gayaba » en arawak), bien avant la conquête européenne. Fruit du goyavier, de la taille d’une grosse prune, la goyave est ronde ou ovale à la peau très fine. Passant du vert au jaune à maturité, celle-ci renferme une chair granuleuse, oscillant du blanc au rose soutenu, remplie de nombreuses petites graines très dures, mais comestibles, de la grosseur d’une tête d’épingle. Parfumée, acidulée ou sucrée, sa pulpe est exceptionnellement riche en vitamine C (de 10 à 2000 mg par 100 g !).
C’est donc tout naturellement qu’on la consomme en jus, additionnée d’eau, de sucre ou de jus de citron. C’est un des ingrédients de choix en compote, gelée, confiture, pâtes de fruits, yaourts et sorbet ! La pharmacopée utilise le fruit vert et les bourgeons en infusion pour ses vertus astringentes.
La cerise pays
Malpighia punicifolia, famille des Malpighiacées
Originaire des Antilles ou du continent américain, l’acérola est connue pour ses vertus très vitaminées. C’est en effet un des fruits les plus riches en vitamine C du monde végétal (jusqu’à 4000 mg/100 g !). Chez nous, on la consomme nature directement cueillie sur l’acérolier du jardin, en jus, en compote, en gelée ou en punch. Sa peau rouge recouvre une pulpe jaune délicieusement acidulée, parfumée et désaltérante. Si elle ressemble physiquement à sa cousine la cerise, elle contient en revanche 3 noyaux fibreux.
La groseille pays
famille des MalvacéesVous avez peut-être déjà aperçu au milieu des étals de fruits et légumes de gros bouquets de fleurs couleur pourpre vendues au kilo en vous demandant de quoi il s’agissait ? Très présente au moment de Noël, la groseille pays s’agit en fait d’une variété d’hibiscus cultivée aux Antilles depuis le 17e siècle. Le cœur rose ou marron des fleurs cache un fruit composé d’un calice de 5 sépales, juteux, croquants et charnus. On peut tout consommer du groseillier de Noël : le calice, les tiges, les feuilles au léger goût d’oseille, cuits ou en salade. Le fruit se déguste surtout en gelées, tartes ou salades de fruits. Le « sirop de gwozey », cousin du bissap africain, préparé à Noël est servi avec du rhum…
Le corossol
Annona muricata L, famille des Anonacées
Lafcadio Hearn décrivit sous le nom de « doudou corossol » ce fruit « succulent aux noyaux enfouis dans une pulpe au goût exquis ». Il doit son nom à l’île de Curaçao à partir de laquelle il s’est répandu dans toute la Caraïbe au 17e siècle. A l’époque, on l’apprécie frit en beignets. Ce gros fruit vert à la forme de cœur et aux épines brunes et molles prête à merveille sa pulpe blanchâtre et filandreuse, acidulée et rafraîchissante aux jus et aux sorbets. On peut aussi le déguster nature, à la petite cuillère, en salade de fruits et cuit en flan ou en gratin. La pulpe et les graines (non comestibles) du corossol peuvent servir à la préparation d’infusions.
La pomme cannelle
Annona squamosa, famille des Anonacées
Ce fruit de forme arrondie, couvert de tubercules ressemblant à des écailles est très populaire en Martinique. On le consomme localement car il est trop délicat pour être exporté. Ouverte en deux, la pomme cannelle se déguste à la petite cuillère. De la même famille que le corossol et le cachiman, sa pulpe granuleuse et blanche est douce et parfumée. Elle contient des graines noires et brillantes qu’on ne mange pas. Elle sert aussi à la confection de jus et sorbets délicieux. A noter que vous trouverez aussi des pommes cannelles à la boulangerie : c’est une viennoiserie locale au goût de brioche dont la forme rappelle celle du fruit !