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Paletuvier Mangrove Martinique
©Paletuvier Mangrove Martinique|Shutterstock
La mangroveUn écosystème unique

La Mangrove de Martinique

Les mangroves sont des forêts du littoral, dans les lieux abrités du balancement des marées. Essentielles pour l’équilibre écologique, elles ont un rôle de maintien de la qualité des eaux côtières, de protection du littoral, de refuge et de nurserie pour nombre d’espèces et de régulation des gaz atmosphériques. Ces zones humides fragiles sont menacées par le changement climatique et les pressions humaines.

En Martinique, elle représente plus de 2 000 hectares, soit 6 % de l’espace forestier, dont 1200 hectares en baie de Génipa dont la mangrove représente 65 % des mangroves de l’île. Elle s’étend de Fort de France aux Trois Ilets. Les autres mangroves se situent principalement à Trinité, au Robert, au François, au Diamant, au Marin et à Sainte-Anne.­

Les différents types de mangroves

  • La mangrove bord de mer, en contact permanent avec la mer, constituée exclusivement de palétuviers rouges(Rhizophora mangle).
  • Les mangroves arbustive et forestière, en s’éloignant de la côte, ces deux mangroves occupent les sols vaseux du littoral. La mangrove arbustive est constituée essentiellement de palétuviers rouges. La mangrove forestière est composée de palétuviers rouges et de palétuviers noirs (Avicennia germinans). Entre ces types de mangrove, on peut trouver l’étang bois sec.

La mangrove

Un écosystème essentiel

Longtemps victime d’une mauvaise image associée aux marécages, elles sont pourtant des lieux propres ne dégageant pas d’odeur quand elles sont en bonne santé. Ce sont des écosystèmes qui abritent toute une population de poissons, mollusques et plantes.

Grâce à leurs racines, elles participent à la stabilisation et à la protection des littoraux. En absorbant l’énergie des vagues, elles protègent les rivages et les zones côtières naturelles et habitées (la meilleure arme contre les tsunamis !). Elles sont également des nurseries, aires de croissance et d’alimentation pour de nombreuses espèces marines, un habitat pour les crabes et les mollusques mais aussi un refuge pour les oiseaux. De plus, elles contribuent à la filtration et à la rétention des polluants dans l’eau et jouent ainsi un rôle de maintien de la qualité des eaux marines, évitant notamment une trop grande turbidité de l’eau, néfaste aux coraux. La mangrove est un puits de carbone et permet ainsi de lutter contre le réchauffement climatique.

Une faune spécifique

  • Le crabe violoniste ou « Sé ma fot » (uca maracoani) creuse des trous dans la vase de la mangrove pour aérer le sol. C’est un acteur essentiel de la survie des palétuviers.
  • Le crabe cirique (callinectes sapidus) est un crabe nageur que l’on observe dans les herbiers, rivages et lagunes peu profondes.
  • Le crabe de palétuviers ou zagaya (aratus pisonii) vit sur les racines de palétuviers, se nourrit de feuilles, d’écorce et d’algues.
  • Le crabe de terre (cardisoma guahumi) vit la nuit, creuse des terriers, se nourrit de végétaux. La capture, la vente et l’achat de cette espèce sont interdits du 15 juillet au 15 février.
  • Le crabe mantou ou crabe à barbe (ucides cordatus) dont la couleur varie suivant son habitat. Il se nourrit de la litière de la mangrove en décomposition. Il est capturé surtout en période de Pâques et Pentecôte. Il est protégé de juillet à septembre.
  • Les oiseaux : ils s’y nourrissent de poissons et d’insectes, participant au maintien de l’écosystème. On y croise la paruline jaune, le carouge, la frégate superbe, le coulicoumanioc, le héron vert, la grande aigrette, laigrette neigeuse
  • Les poissons : les adultes viennent s’y nourrir tandis que les juvéniles y grandissent. On y rencontre le barracuda, le mulet, la pisquette, le chirurgien bleu juvénile, le papillon quatre yeux, le petit diodon
  • Les mollusques : les huîtres de palétuvier et les huîtres plates fixées sur les racines des palétuviers filtrent l’eau.
  • Les insectes : la libellule, un indicateur de bonne santé de la mangrove.

Si la mangrove de Martinique est aujourd’hui partiellement protégée, l’homme a, au fil de ces dernières années, énormément fait diminuer la superficie de forêt littorale, pour des raisons principalement économiques : construction d’infrastructures (port de Fort-de-France,aéroport du Lamentin, marinas, routes…), les zones commerciales, les exploitations agricoles et les complexes touristiques « les pieds dans l’eau »

La mangrove rose

La mangrove rose du Diamant en Martinique attire une foule de curieux depuis quelques années. C’est une bactérie, la Microalga Dunaliella Salina, qui transforme la couleur des étangs de mangroves en rose vif. Bien que l’algue ne soit pas dangereuse, elle est le témoin du réchauffement climatique car elle se développe en période de grande sécheresse. Dans un espace humide, c’est une anomalie.

Comment découvrir les mangroves de Martinique ?

De nombreuses activités de loisirs se sont développées autour de la mangrove, un hotspot de biodiversité, en Martinique : les balades nautiques en kayak, en bateau, en paddle et la randonnée

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