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Ilet Chancel Robert Martinique
©Ilet Chancel Robert Martinique|MDES
Un site Archéologie et HistoriqueLe sanctuaire de l'iguane Délicatissima

L’îlet Chancel et ses iguanes

De nombreux excursionnistes proposent des visites de l’îlet Chancel dans la baie du Robert en Martinique.

Vous pouvez vous y rendre en kayak, en yole, en catamaran ou en jet ski. Apprécié pour ses fonds blancs, c’est là que vous pourrez observer les derniers iguanes endémiques des Petites Antilles à la Martinique.

Visite de l’îlet Chancel

L’îlet Chancel fait partie des neuf îlets du Robert. C’est le plus grand des îlets de Martinique (2 km sur 0,9 km). Il a connu une histoire assez mouvementée et a changé plusieurs fois de nom. Au début de la colonisation, l’îlet est habité par les indiens Caraïbes. En 1637, les Caraïbes le cèdent à Madame Duparquet qui le nomme « Ilet Monsieur ». Au XIXe siècle, l’îlet est racheté par un dénommé Chancel qui lui donne son nom actuel.

   

A savoir …

Comme de nombreux îlets, Chancel fait partie des sites protégés à la fois par deux statuts :

  • L’Arrêté préfectoral de Protection de Biotope qui désigne la zone de protection mise en place sur un site défini pour garantir l’équilibre biologique du milieu et protéger un habitat nécessaire à la survie des espèces.
  • L’Arrêté ministériel de 2007 qui vise à préserver le paysage en soumettant toute modification ou tous travaux à l’examen de l’Architecte des Bâtiments de France. La zone comprend l’îlet ainsi qu’une bande de 100 mètres en mer autour.

À terre, vous pourrez vous balader sur l’îlet et observer les vestiges d’une habitation sucrière, d’un cachot, d’une poterie et d’une chaufournerie détruits lors de cyclones. En vous promenant à l’ouest de l’îlet, vous pourrez observer de nombreux vestiges de la poterie en bord de mer : murs, canalisations et fours.

Le site est bordé par les fours à chaux assez bien préservés de la chaufournerie (usine à chaux). L’un présente un escalier circulaire qui permettait l’accès à la gueule du four où étaient versés le calcaire et le combustible. L’autre, de forme quadrangulaire, présente une rampe en bon état.

Les deux servaient à fabriquer la chaux nécessaire à la préparation du sucre et à la construction, à partir des coquillages et des coraux nombreux autour de l’îlet.

L’iguane des Petites Antilles

l’espèce endémique protégée vivant sur l’îlet Chancel

Au cours de votre balade, vous aurez sans doute la chance d’apercevoir le fameux iguane que tout le monde veut voir ! C’est l’occasion rêvée pour observer ce drôle de reptile, aux allures préhistoriques dont la taille peut atteindre jusqu’à 1m50. La principale concentration d’iguanes se trouve dans les zones arborées de la rue Case Nègres et à l’extrémité Est de l’îlet, qui sont aussi les principaux lieux de ponte des femelles.

L’iguane des Petites Antilles (Iguana delicatissima) espèce endémique protégée au niveau national par l’arrêté ministériel du 17 février 1989. Cette espèce est, par ailleurs, recensée en danger critique d’extinction (UICN),par l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN). Sur l’îlet Chancel plusieurs sites de ponte ont été aménagés afin de favoriser la reproduction de cette espèce. Il fait l’objet d’un Plan National d’Actions (PNA) dont les objectifs sont l’amélioration des connaissances sur l’espèce, la sensibilisation à sa protection et la mise en place d’actions de conservation.

On pense que cette espèce occupait jadis tout le nord des Petites Antilles depuis Anguilla jusqu’en Martinique. Les iguanes delicatissima de l’îlet Chancel représentent la population la plus au Sud des Antilles. Plus au nord, on le rencontre également à la Dominique, la Désirade, Petite Terre (la plus importante population) et Saint-Barthélemy.

 Mâle ou femelle ?

La femelle de l’iguane endémique est de couleur marron-vert quand elle est jeune et devient grise en vieillissant. Le mâle lui est marron-gris dès l’enfance et reste gris. Ses épines dorsales sont plus grandes que celles de la femelle.

À ne pas confondre avec l'iguane vert

Aujourd’hui le plus grand danger qui menace l’iguane des Petites Antilles est la prolifération de l’iguane commun (« iguana iguana ») appelé aussi iguane vert, plus gros, plus fort et meilleur prédateur.

Le risque d’hybridation des deux espèces pourrait entrainer la disparition de l’espèce endémique. L’iguane commun est classé Espèce Exotique Envahissante et fait l’objet d’un Plan de Lutte pour réguler ses populations.

Une caractéristique permet de les différencier à coup sûr : l’iguane commun possède une grosse écaille sous le tympan qui atteint 2,5 cm de diamètre, d’autant plus grande que l’individu est âgé et prolongée par des écailles de petite taille. De plus, l’iguane commun a la queue barrée de noir.

Zamana et figuier maudit

deux arbres d’exception

La végétation de l’îlet présente deux curiosités de (grande !) taille.

Le zamana (« arbre à pluie ») est l’un des plus grands arbres des Antilles. Par temps de pluie, ses feuilles se referment pour laisser l’eau s’infiltrer dans le sol et irriguer ses racines. A l’inverse, lorsque le soleil brille, le feuillage capte la lumière et forme une barrière naturelle contre les rayons pour permettant au sol d’être à l’ombre et de garder son humidité.

En Martinique, le figuier maudit est considéré à la fois comme magique et maléfique. Il fait partie des ficus étrangleurs : il étouffe d’autres arbres pour grandir et s’en nourrir. Apprécié par les premiers colons pour ses qualités nourricières, son latex, ses vertus médicinales, le figuier maudit est entouré de superstitions plus ou moins effrayantes. On dit qu’il cache des esprits prêts à vous attraper si vous passez trop près de lui…

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