Le restaurant est toujours aussi soigné et accueillant. Les deux terrasses couvertes sont ouvertes vers le jardin (dont je vais vous parler) et la végétation tropicale.
Les tables sont joliment nappées, beaucoup de fleurs et quelques touches de madras. C’est coloré, ensoleillé, frais, comme la cuisine créole que je suis venue déguster !
Tenu depuis plus de 28 ans par la famille Malidor, ce restaurant est devenu une référence, pour les vacanciers, les Martiniquais et les célébrités de passage sur l’île.
Yanic, comment expliques-tu le succès jamais démenti de La Chaudière ?
– Je pense que les gens nous aiment pour notre authenticité et notre simplicité. J’ai toujours eu à cœur de préserver les coutumes et de les transmettre. Je suis une autodidacte qui aime son île et continue à cuisiner les recettes créoles traditionnelles, comme ma mère et ma grand-mère l’ont fait avant moi.
Bien sûr avec Jocelyne, mon alter égo en cuisine, notre cuisine est évolutive, nos dressages se modernisent mais les fondamentaux – les saveurs, le goût, les cuissons, les légumes, les épices – sont respectés. C’est cela que nos clients apprécient je crois.
Fais-tu appel aux producteurs locaux ?
– Évidemment ! Les plats de mon enfance s’inspirent avant tout des produits de saison. Je valorise les produits de la Martinique : viandes, poissons et légumes proviennent des pêcheurs et des agriculteurs de Saint-Pierre et du Morne Rouge. Et, pour les épices, les aromates, les fruits, je n’ai qu’à descendre dans mon jardin et les cueillir !
J’aime que ça sente bon, que l’on retrouve la richesse de notre terroir dans l’assiette…
Quels sont les plats préférés de tes clients ?
– Comme tu le sais, La Chaudière a quelques plats « signatures » : la terrine de lambi, le duo de boudins en robe de bananes, le balaou frit à la farine de manioc, la fricassée d’ouassous ou de gambas au rhum vieux Depaz, le duo langouste grillée sauce créole & écrevisses en court-bouillon, le roussi de lambi, les dombrés de crevettes, le pavé de daurade dans sa feuille de nori, et bien sur le colombo de porc mijoté dans le massalé de « Man Son ».
A côté de ces plats, il y a aussi les desserts antillais : la tarte fine déclinée à l’infini (banane, ananas, mangue…) avec sa petite boule de glace ou encore la coupe de crème chocolat de communion, vanille, chantilly.
Les clients adorent !
– Ah mon jardin ! Il est indissociable du restaurant et de notre cuisine ! Les clients aiment y flâner avant ou bien après le déjeuner, librement ou accompagnés par Gérard mon mari – c’est lui qui s’occupe de notre vanille.
C’est mon petit jardin d’Éden, j’aime penser qu’il exprime toute la richesse de la terre martiniquaise.
C’est vrai qu’il est extraordinaire ce jardin avec sa rivière… On y trouve littéralement de tout : du café, de la vanille, du cacao, du poivre, de la cannelle, des piments, des plantes médicinales, des arbres fruitiers rares (cédrat « main de bouddha », corossolier, carambolier, et même un spectaculaire litchide plus de 10 mètres), des orchidées, des fleurs tropicales… C’est la balade incontournable, un des plus beaux jardins créoles privés que j’ai jamais vu !
Un déjeuner métissé comme j’aime
Accras de morue croustillants pour accompagner mon ti punch servi avec une gelée « grand arôme » (c’est rare : normalement c’est sucre et citron vert, mais là ça change tout !), une assiette végétarienne et le dessert au chocolat de communion. C’était parfait !
Merci Yanic, Jocelyne, Gérard c’est toujours un grand plaisir de déjeuner à la table de La Chaudière !
J’aime transmettre mon savoir des traditions à travers ma cuisine.
Philosophie de Yanic Malidor
